Lyrics
Je dors le jour, je ris à peine
Je sors de ces tours que l’on met en quarantaine
Je suis de ces parasites dont on parle à l’antenne
Moralité, la sécurité des lieux n’est pas certaine
Je crame, je brûle, je hurle, je gueule
Je traine en ville en bande ou même déambule seule
J’ai un rôle colossal à la cave et au sous-sol
Je recherche l'étincelle mais j’ai paumé ma boussole
Alors je bois, je fume, je noie ma flemme
Je crois aux flammes, j’acclame la haine
Mes larmes et mes peines n’impressionnent personne
Et on me traite de hyène sur toutes les ondes hertziennes
On se moque de mes œdèmes et de mes états d'âme
Tout m’ordonne en fait de ne pas vivre à l'état d’homme
Et moi que l’on nomme l’individu bas de gamme
Qu’on me dégomme sur le macadam serait le minimum
Je sais, je traine, je sens, je gêne
Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
Ma tête mêlée, ma peau ébène
Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
La hargne est dans mon sang, mes veines
Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
J’habite au loin, en zone urbaine
Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
J’ai le ventre à terre et on m’en veut à tort
Je n’ai aucun de leurs critères pour monter à bord
Mon dortoir est autant solitaire qu’en retard
Beaucoup trop près de l’arbitraire et ses avatars
Ce qu’on déplore en clair, c’est que je ne sais pas plaire
Embrasser l'étendard, applaudir en fanfare
Et on me fait dire qu’il faut bannir ma colère
Et puis faire taire mes nerfs à vifs et mes nombreux mollards
Mon calvaire n’est réduit qu'à un bruit de couloir
Un parcours vulgaire qui manque de bon vouloir
On dit que ma cité n’est pas le défouloir
De flics zélés, un triste défilé d’abus de pouvoir
Et mon itinéraire n’est ni mort ni tout noir ni bétonné
Ni à mille bornes des plus beaux territoires
Mon teint n’est pas non plus maintenu sous le tonnerre
Attendons le meilleur, commençons les prières
Allez-y, utilisez la science ou la raison
Criez à l’hérésie, protégez vos maisons
Vivez l’instant présent avec l’air amusé
Et dressez les cloisons pour les faibles et les frisés
Et écrasez quiconque voudrait fouler vos gazons
A chaque carreau brisé, réclamez la prison
Et bâtissez maintenant tous vos propres musées
Car très bientôt vos nuits ne seront plus apaisées
Le climat est pesant, les gens sont épuisés
Veulent les têtes des méprisants sur le banc des accusés
Le projet est séduisant, les lames aiguisées
Qu’il serait plaisant de tous les saigner à l'Élysée
Vous ne faites plus illusion, vos promesses sont usées
On va venir embraser tous vos salons tamisés
J’ai déjà composé le chant de vos oraisons
Je suis désabusé, j’ai la nausée et pas mal de lésions