J'étais tranquille j'étais peinard, accoudé au flipper
Le type est entré dans le bar, a commandé un jambon beurre
Et il s’est approché de moi et il m’a regardé comme ça:
«T'as des bottes, mon pote, elles me bottent
Je parie qu’c’est des santiags, viens faire un tour dans le terrain vague
Je vais t’apprendre un jeu rigolo à grands coups de chaines de vélo
Je te fais tes bottes à la baston»
Moi je lui dis: «laisse béton»
Il m’a filé une beigne, je lui ai filé une torgnole
Il m’a filé une châtaigne, je lui ai filé mes grolles
J'étais tranquille j'étais peinard, accoudé au comptoir
Le type est entré dans le bar, a commandé un café noir
Puis il m’a tapé sur l'épaule, puis il m’a regardé d’un air drôle:
«T'as un blouson, mecton, l’est pas bidon
Moi je me les gèle sur mon scooter, avec ça je serai un vrai rocker
Viens faire un tour dans la ruelle, je te montrerai mon Opinel
Je te chouraverai ton blouson»
Moi je lui dis: «Laisse béton»
Il m’a filé une beigne, je lui ai filé un marron
Il m’a filé une châtaigne, je lui ai filé mon blouson
J'étais tranquille j'étais peinard, je réparais ma mobylette
Le type a surgi sur le boulevard sur sa grosse moto super chouette
S’est arrêté le long du trottoir et m’a regardé d’un air bête:
«T'as le même blue-jean que James Dean ! T’arrêtes ta frime !
Je parie que c’est un vrai Lévis Strauss, il est carrément pas craignos
Viens faire un tour derrière l'église, histoire que je te dévalise
A grands coups de ceinturon»
Moi je lui dis:"Laisse béton"
Il m’a filé une beigne, je lui ai filé une mandale
Il m’a filé une châtaigne, je lui ai filé mon futal
La morale de cette pauvre histoire
C’est que quand t’es tranquille et peinard
Faut pas trop traîner dans les bars à moins d'être fringué en costard
Quand à la fin d’une chanson, tu te retrouves à poil sans tes bottes
Faut avoir de l’imagination pour trouver une chute rigolote